Maladie et hypersensibilité | 3 exercices pour s’apaiser

hypersensibilite
Pour certains, elle est avérée et reconnue dans leur vie de tous les jours, d’autres commencent à peine à s’en rendre compte. Mais, de nombreuses personnes ont mis un couvercle sur ce trop plein émotionnel. Pour la simple raison que ce trait de caractère, dans la société actuelle, nous fait nous sentir différents, incompris et parfois mal-vus.

Depuis que j’ai commencé mon activité de blogueuse, j’ai naturellement erré longuement sur les réseaux sociaux. En discutant avec une grande partie de personnes touchées par la maladie, je me suis rendue compte d’un facteur commun à chacun d’entre nous, peu importait la maladie qui nous touchait : l’hypersensibilité. Ou, en tout cas, une sensibilité très forte.

Pour certains, elle est avérée et reconnue dans leur vie de tous les jours, d’autres commencent à peine à s’en rendre compte. Mais, de nombreuses personnes ont mis un couvercle sur ce trop plein émotionnel. Pour la simple raison que ce trait de caractère, dans la société actuelle, nous fait nous sentir différents, incompris et parfois mal-vus.

Qu'est ce que l'on entend par Hypersensibilité ?

Selon le docteur Elaine N. Aaron, nous sommes 20% de la population à être nés hypersensibles. Et il faut savoir que ce trait de caractère se développe pendant la vie intra-utérine. Un de mes médecins m’avait un jour expliqué que mon hypersensibilité pouvait être liée à l’état émotionnel de ma mère durant sa grossesse.

Il est donc entendu par ce terme, une sensibilité plus élevée que la moyenne. Autrement dit, une stimulation plus forte à tout événement, qu’il provienne de circonstances externes ou de l’intérieur de notre corps.

Dans le livre d’Elaine N. Aron, « Ces gens qui ont peur d’avoir peur », celle-ci indique que pour réellement comprendre l’hypersensibilité, il faut d’abord prendre en compte 2 faits :

  • En premier lieu, quelque soit la tâche à accomplir, en tant qu’être humain, nous avons besoin de ressentir une stimulation pour nous y atteler. Et, que nous soyons hypersensible ou non, nous ne pourrons nous sentir bien que si cette stimulation n’est ni trop forte, ni complètement absente. Par exemple, une absence de stimulation nous rendra amorphe. Mais, si elle est en excès, si notre système nerveux est trop activé, nous nous sentirons perturbés. Dans ces cas-là, nous peinerons à réfléchir, nous nous sentirons débordés, nous perdrons nos moyens …
    Et si cela dure trop, c’est ainsi que nous pouvons nous retrouver dans un cas de « burn out »
  • En second lieu, ce degré d’activation du système nerveux est très différent d’une personne à une autre. Face à une même situation, certaines personnes se sentiront hyper-stimulées, tandis que d’autres en ressentiront à peine les effets. Une stimulation du système nerveux identique provoquera donc des réactions différentes chez chacun d’entre nous.

Deux types d’hypersensibles

Elaine N. Aron dissocie 2 types d’hypersensibles :

  • Ceux qui se surprotègent et n’en font pas assez, alors qu’ils meurent d’envie de mener une vie normale mais qui se sentent trop différents, trop vulnérables et qui ne comprennent pas leurs réactions.
  • Ceux qui en font trop, souvent dans le désir de ressembler aux autres ou face à une incompréhension de leurs proches. Dans l’inconscient collectif, nous nous devons d’être dans la recherche de l’excellence, d’être sans cesse en activité, d’apprendre de nouvelles choses … sinon nous passons vite pour une personne sans valeur, sans passion, improductive …

« Mais pour nous, hypersensibles, notre corps se rebelle face à tous ces facteurs de stress permanents »

Alors, trop souvent, pour taire ces messages que notre corps nous envoie, nous cherchons les moyens de l’endurcir ou de l’anesthésier à coup de médicaments.

Pour ma part, j’ai longtemps fait partie de la deuxième catégorie. Lorsque je me suis rendue compte de mon hypersensibilité il y a quelques années (j’étais tombée par hasard sur un article autour de ce thème), cela a été une révélation ! De nombreuses facettes de mon tempérament prenaient soudainement sens ! Je m’étais sentie si souvent différente des autres dans ma manière de réagir, dans mes besoins. Et j’avais toujours mis cette différence sur le compte de ma maladie, sur ma sclérose en plaques.

Mais, à la réflexion, est-ce qu’il ne fallait pas aborder ce lien sous un autre angle ?  Est-ce que ce ne serait pas parce que j’avais trop longtemps combattu CONTRE mon hypersensibilité, refusant ce trait de ma personnalité qui me faisait me sentir si marginale, que mon corps en avait été affecté ?

Le lien possible entre l’hypersensibilité et la maladie

Cet article me tient donc à cœur, car je discute souvent avec des personnes touchées, comme moi, par la maladie. Elles me racontent leur épuisement mental, leur impression de se sentir surmenées. De mon point de vue, c’est souvent dû à une accumulation d’émotions qui n’ont pas pu s’exprimer, et qui conduisent à une hyper stimulation du système nerveux.

Si je vais plus loin, je pourrais presque faire le lien avec certaines maladies, comme la sclérose en plaques, qui sont de plus en plus nombreuses. Je ne dis pas que c’est la seule cause mais quels pourraient être les effets d’une hyper stimulation du système nerveux qui dure depuis des années, parce qu’on ne voulait pas ou ne pouvait pas s’écouter, parce qu’il n’y avait pas la place de le faire … ou parce qu’être sensible et pleurer était mal considéré ?

A titre d'exemple ...

Je pense à un cas précis d’un homme que j’ai rencontré, atteint lui-aussi d’une sclérose en plaques. Il m’a autorisé à publier son histoire il y a quelques temps : un homme d’une très grand sensibilité et émotivité, qui s’est retrouvé dans … l’armée, pour le besoin de s’endurcir.
Parce qu’un homme, ça ne devait pas pleurer, montrer ses émotions !

Des années à mettre un couvercle sur ces émotions et à vouloir devenir quelqu’un d’autre, il n’est pas étonnant que son corps ait fini par se manifester. Et, depuis qu’il a accepté de pouvoir être qui il est réellement et de laisser libre cours à sa sensibilité, son corps va mieux.
Bien évidemment, il a mis d’autres choses aussi en place, telles que l’alimentation, l’hypnose, le reiki … Mais je reste persuadée qu’il s’agissait d’une étape nécessaire !

J’ai d’ailleurs récemment testé une énergéticienne (ce sera le sujet de l’article du mois de janvier). Et elle m’exprimait que ces maladies auto-immunes étaient souvent le lot des personnes qui ne s’écoutaient pas, qui voulaient continuer coûte que coûte.

Autres particularités des hypersensibles

Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive …

1. Ressentir les humeurs des autres

Comme beaucoup d’autres hypersensibles, je suis aussi à même de ressentir très fortement les humeurs des autres personnes qui m’entourent. Quand je suis détendue et apaisée, j’arrive à me protéger et mettre un peu de distance. Mais, si c’est pendant une période où je suis fatiguée, hyper-stimulée par de nombreux aspects de ma vie, j’aurais tendance à m’imprégner des émotions négatives des personnes que je croise, ce qui ne fera qu’activer encore plus mon système nerveux.

2. Résistance émotionnelle au changement

De la même façon, les hypersensibles ont tendance à résister au changement. Même si celui-ci va être positif. En réalité, il s’agit d’une hyper stimulation que nous avons du mal à gérer. A titre d’exemple, je suis partie en voyage de noces le mois dernier. Nous partions, avec mon mari, en Afrique du Sud et j’avais préparé ce voyage avec la plus grande joie.
Mais plus la date s’est approchée, plus j’ai commencé à me sentir déprimée à l’idée de partir, pleine de peurs (et pourtant, de par mon boulot, je voyage énormément donc je n’ai pas de phobie particulière à ce niveau). Et … je suis tombée malade quelques jours avant ! Bon le Jour J, ça allait mieux et une fois dans l’avion, la stimulation était de nouveau positive.
Donc, même quand un changement s’avère positif, l’hyper stimulation me fait perdre pied. Comme autre exemple, la perspective de mon mariage et la stimulation qui y était associée m’avait fait perdre pied et j’avais même crains de faire une petite poussée.

3. Empathie et compassion

Parce que l’hypersensibilité, c’est aussi une immense réceptivité. De par cette propension à pouvoir ressentir les humeurs des autres se dégage aussi une très forte et belle empathie envers son prochain. Nous sommes à même de saisir ce qui n’est pas dit, de souvent toucher juste lorsqu’il s’agit de faire un cadeau, de soutenir un proche, de le “comprendre”.
En règle générale, les hypersensibles ne comptent pas un grand nombre d’amis autour d’eux (car l’agitation d’une vie sociale trop remplie les fait fuir) mais leurs amitiés sont souvent très profondes et s’installent dans le temps.

4. Forte créativité et sens artistique développé

Dans de nombreux domaines, les hypersensibles font preuve d’une grande créativité. C’est une façon pour nous de pouvoir exprimer ce trop plein émotionnel. D’ailleurs, il est souvent fait l’amalgame avec les artistes qui seraient des personnes tourmentées. Moi je pense qu’il y a souvent de nombreuses blessures qui ne sont pas guéries et qui s’expriment à travers leur art. Et je suis sûre que sans ce trop plein émotionnel, sans cette perception et cette hypersensibilité, leurs œuvres ne seraient pas aussi belles.

A titre d’exemple, je me dois d’ajouter que parmi les personnes qui me suivent, il y a justement plusieurs hypersensibles avec un sens artistique très développé (photo, dessin, écriture …)

Comment prendre soin de notre hypersensibilité ?

hypersensibilite et maladie

1. Accepter ce trait de caractère.

Car oui, ce n’est pas un défaut, c’est simplement un pan de notre personnalité. En l’acceptant (et donc en s’acceptant soi), on est à même de s’apaiser, d’arrêter de se battre contre nous-mêmes. A partir de là, nous pouvons entrer dans la deuxième phase qui est l’écoute de soi.

2. S’écouter

Prendre le temps de ressentir les émotions que tel événement, épreuve, conversation a soulevé. Accepter que chez nous cette émotion sera exacerbée, et vous savez quoi ? Ce n’est pas grave ! Cette sensibilité peut être aussi tellement belle. C’est elle qui nous emmène vers des milieux plus artistiques, c’est elle qui nous fait aussi ressentir les plus grandes joies (car oui, pourquoi n’y voir que les émotions négatives ?

3. Prendre le temps et un moment à soi pour exprimer ces émotions

J’en ai souvent parlé dans de nombreux articles, lives facebook : exprimer ses émotions reste le point le plus important pour nous, hypersensibles. Lorsque je me retrouve trop stimulée, je suis prise dans un engrenage où la seule manière de me libérer est de m’isoler et de me forcer à pleurer un bon coup pour me libérer de toutes ces tensions nerveuses. Parfois, je ne me rends même pas compte de ma tension nerveuse. Je me sens sans cesse épuisée, malgré de longues nuits, grincheuse, facilement irritable. Dans ces moments-là, souvent, j’ai déjà atteint le seuil d’épuisement nerveux. Alors, une séance d’acupuncture ou de shiatsu pourra m’aider à apaiser mon système nerveux. Et, à partir de là, le flot de larmes arrivera.

Conclusion

A mettre un couvercle sur nos émotions, c’est notre corps qui finit par en pâtir et en subir les effets. Je ne le répéterai jamais assez (et c’est par ailleurs le leitmotiv de mon blog) :

« tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime »

Alors acceptez la beauté de votre hypersensibilité, acceptez-vous d’être comme vous êtes (et acceptez aussi les côtés positifs qui y sont inhérents). Prenez le temps d’exprimer vos émotions, au calme chez vous pour ne pas prendre le risque d’affronter les regards de personnes qui ne vous comprennent pas. Votre corps vous en remerciera, s’apaisera … et, qui sait, votre maladie aussi !

Je fais le test sur l’hypersensibilité : cliquez ici

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Qui je suis ?
bien vivre avec la maladie

Je suis Lisa Brienne, je suis psy et sophrologue certifiée et j’ai moi-même une sclérose en plaques depuis 14 ans.

Je propose ici des outils pour vous aider à accepter et vous sentir mieux au quotidien avec votre maladie chronique et vos émotions.

Cet article a 7 commentaires

  1. Nathalie

    Coucou Lisa!
    Merci pour cet article!! Il est parfait, complet et me parle beaucoup!! J’ai toujours su que j’étais hypersensible. Je me reconnais dans chaque point!! Ça fait 37 ans que je vis avec cela…je le prends comme un trésor car ayant cette âme d’artiste, je me nourris de toutes ces émotions…mais le revers de la médaille, c’est que je prenais aussi les émotions négatives des personnes autour. Je fuyais les conflits car ça me mettait dans un état. Même des voisins qui se disputaient dans la cour, me rendait malade! Solution, jme suis créée une carapace tant bien que mal sauf que j’étais une cocotte minute et quand j’explosais (ce qui n’était pas souvent) j’étais dans un état de nerf énorme : je tremblais et je pleurais…Et je n’étais plus crédible dans cette colère. Le défaut que j’avais depuis toutes ces années, c’était de ne pas exprimer mes émotions de peur de l’ampleur de chaque ressenti!! Il y a un an, mon corps m’a dit stop et m’a fait « ressentir » le fait de ne plus ressentir…une belle paresthesie de la jambe droite…Et voilà à 36 ans, la sclérose en plaques a montré le bout de son nez…la seule solution pour mon corps de me faire réagir… Cette année fut riche malgré les poussées qui sont arrivées!! Un bon coup de pied pour m’accepter telle je suis…Et je viens de croiser la route récemment d’un homme en or, à mon image…hypersensible…???? et quel plaisir d’avoir les yeux qui brillent ensemble parce qu’on a parlé de la beauté d’un arbre, de notre belle aventure qui commence…c’est un bel artiste lui aussi… Et franchement, je suis persuadée qu’en pouvant exprimer toute cette diversité d’émotions, la maladie va partir car elle n’aura plus besoin d’être là !!! Tout ce roman pour dire merci!! Cet article est vraiment intéressant et me parle beaucoup !!!
    Bonne journée à toi Lisa…

    1. Soabi

      Bonjour Lisa,
      Enfin un article sur l hypersensibilité. Il m a permis de comprendre beaucoup de choses. Effectivement je me retrouve tout à fait, et surtout dans cette course qu on ne peut stopper jusqu’à ce que la SEP le fasse. Ce besoin de toujours bien faire, même dans la maladie, j essaie d’être exemplaire (patiente, combative…). Grâce à tes infos je vais essayer d’être moins exigeante envers moi-même. Je ne parle pas de mes larmes en chantant une chanson ou en l écoutant, en lisant un livre, en regardant un film… Un grand merci à toi et à ceux témoigneront.
      Sonia A.

      1. Lisa Brienne

        Bonjour Sonia,
        Je t’en prie. Effectivement, je sais que le jour où j’ai compris mon hypersensibilité et que de nombreuses choses venaient de là a été un premier grand pas pour m’accepter. Et surtout accepter mon besoin de temps morts, de ne pas vivre au même rythme que mes amis … et que si j’avais besoin de pleurer, et bien oui, c’était ma manière de me libérer.
        Aussi, maintenant, je sais que je ne me force plus à regarder des films tristes. Je me connais, je sais qu’ils me remueront beaucoup trop 😉

  2. Actis

    Cet article est très interressant.
    Je suis ultra hypersensible j ai une empathie plus qu’exacerbée vis à vis d autrui.
    Moi même atteinte d une SEP je n avais jamais fait le rapprochement entre les 2. A tort à priori!!!! …. Ne voulant pas non plus ramener tout à ça. Bref point de vue interressant et à intégrer.
    Merci pour cet article
    Sandra

  3. PATRICK CLEMENT

    Bonjour Lisa,
    Encore une fois de plus tu nous a écrit un article très intéressant…
    J’ai été très ému en le lisant, je me suis reconnu de A à Z. Je me savais sensible mais à ce point là… enfin, j’en ai été toujours conscient mais le problème c’est que l’hypersensibilité pour un homme n’est pas toujours bien perçue, surtout dans notre société actuelle. Mais depuis que j’ai décidé de changer ma façon de voir les choses et d’affirmer ma sensibilité vis à vis des autres, ce qui n’est pas toujours facile, je me sens beaucoup plus en harmonie avec moi-même dans la vie de tous les jours.
    Tout ce que tu partages m’apportent énormément dans la vie de tous les jours, continues ainsi.
    Patrick

  4. Cécile

    #technique Attention à l’intégration de ta vidéo, on a un message d’erreur et on est redirigé vers youtube pour la visionner 😉

    Sinon sans surprise, un beau 17, et je me serais bien mis quelques demi-points de plus lol.
    J’adhère avec ton analyse, j’aime bien aussi me risquer à fare des parallèles du même genre avec d’autres « étiquettes », des liens santé/caractéristiques émotionnelles ou mentales, ça me parle beaucoup. J’ai récemment appris pas mal sur le sujet des hypersensibles avec Nathalie Alsteens (Emotifs Talentueux) et qui sait, ça fera peut-être partie de ma propre mission (work in progress), je m’intéresse notamment beaucoup à l’introversion qui a un focus plus social .
    Je me reconnais en tout cas, SEPienne, hypersensible (introvertie) et mes poussées ont bien eu lieu à des moments-clefs émotionnels, même si une me laisse encore perplexe niveau temporalité.
    Pour la créativité, c’est dans l’analyse et la résolution de problèmes qu’elle s’exprime chez moi (y a pas que l’art pour la créativité ^^) et je vois que ça me sert bien niveau résistance au changement, j’irais même jusqu’à dire que j’adore ça et que ça me nourrit, de nouveaux challenges que le changement induit ! J’essaie en ce moment de retrouver mon flow intuitif qui me réussissait pas trop mal comme fil d’Ariane dans la vie (non, je n’essaie pas, je m’engage à le retrouver). J’en discutais lors d’un soin énergétique, c’est un peu comme si j’était enceinte depuis 4 ans et demi (j’ai 2 jeunes enfants) et je commence à manquer d’air, j’ai adoré ce challenge de la maternité mais il est temps que je me retrouve un peu et pas facile avec Mlle h24 avec moi ou presque (et là, elle dort sur moi et le grand, malade, sieste sur le fauteuil en face).

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