Dans le chapitre précédent
Dans le chapitre 30, j’avais du mal à me remettre en mouvement. Et j’acceptais les conseils avisés d’une amie à moi de refaire une thérapie. Je découvris alors la thérapie en Gestalt et plus j’avançais dans la connaissance de soi, plus j’arrivais peu à peu à me mettre à chercher du travail.
Je me retrouvais donc, de nouveau, sans emploi. Je n’avais toujours pas d’idées sur ce que je pouvais ou voulais faire. Et je n’osais toujours pas aller vers des postes à fortes responsabilités, par peur de charges de travail trop conséquentes. Même si la peur de la sclérose en plaques était moins importante, je craignais toujours les univers soumis à une forte pression et de gros horaires.
Ajouté à cela, les deux dernières expériences s’étant soldées par des licenciements, j’avais du mal à avoir confiance en ma valeur sur le marché du travail.
Je postulais donc pour un poste de conseillère clientèle. C’était un CDD de 7 mois, qui me permettrait d’obtenir le chômage par la suite. D’une part, cela me donnerait la possibilité de pouvoir suivre une formation complémentaire dans le cadre de ma réorientation. Et, d’autre part, j’y voyais aussi l’opportunité d’entrer dans le milieu de la formation professionnelle pour adultes pour, éventuellement, développer un réseau.
Un travail en apparence parfait ...
Alors que je me remettais doucement en mouvement, je fus recrutée comme consultante pour une ONG basée à l’Ile Maurice. Travaillant exclusivement de chez moi, au premier abord, ce travail me semblait tout indiqué dans ma quête d’équilibre entre une activité professionnelle et un respect de mon rythme.
Je pouvais choisir moi-même mes horaires, quitte à travailler non-stop pendant la journée. Je pouvais dormir autant que j’en avais besoin, j’étais (en apparence) maître de mon emploi du temps.
... mais finalement éloigné de ma véritable nature
Cependant, bien vite, je me retrouvais confrontée à une grande solitude. Mes seuls contacts étaient via Skype avec trois mauriciens, basés à Port Louis et un américain, basé à Washington. Le soir, j’essayais de sortir voir mes amis, mais avec les décalages horaires, j’étais sans cesse sollicitée pour des réunions. Je travaillais seule, de chez moi, en décalée avec le reste de mon entourage.
Et, dans la solitude, je renouais avec mes angoisses. De nouveau, la peur de faire une poussée était omniprésente. Je n’étais pas très soutenue, j’étais très livrée à moi-même dans la réalisation de dossiers très importants. Et le manque de confiance en moi me faisait douter sans cesse.
Les décharges électriques (ou syndrome de Lhermitte) se manifestèrent deux ou trois fois, durant une semaine ou deux à chaque fois et je m’empressais d’aller faire des séances d’acupuncture. Elles me permettaient d’apaiser ces symptômes et mes tensions.
Au bout de plusieurs mois, l’expérience ne fut pas concluante et ils mirent fin à notre collaboration. Cela sonna comme un choc : j’avais failli à mon premier poste ! Je n’avais donc pas été à la hauteur !
L'importance de la connaissance de soi
Pourtant, quelque part, il y avait du soulagement. Avec le recul, cette façon de travailler, dans la solitude la plus complète, n’était pas en phase avec ma vraie nature.
A travers mes différentes avancées dans la connaissance de soi, j’ai découvert que je suis de nature extravertie (vous pouvez faire le test en cliquant sur ce lien si vous voulez vérifier votre nature). Même si j’ai un réel besoin de moments à moi pour me ressourcer et me recentrer, je me nourris du contact que je peux avoir avec les gens qui m’entourent, avec les rencontres que je fais. Et d’autant plus aujourd’hui depuis la mise en place de ce blog !
Un travail entièrement solitaire, à éplucher des dossiers et rédiger des rapports, enfermée chez moi toute la journée sans contact ne me convenait pas du tout. Elle était là aussi la contradiction de ce que je vivais et, très certainement, la source de mon anxiété.
Dans tous les cas, cela signa la fin de mon aventure dans le milieu humanitaire et le début de ma reconversion professionnelle. Et, ce fut ma deuxième décision en phase avec la personne que j’étais : désormais trouver un travail qui serait plus au contact avec les autres, qui m’empêcherait de m’enfermer dans mes angoisses.
J’en parle beaucoup ici, notamment dans mes astuces pour bien vivre avec sa maladie. Mais je suis convaincue de l’importance de la connaissance de soi et du respect de sa vraie nature lors de nos choix professionnels ou nos choix de vie tout simplement.
Une fois de plus (et ce ne serait pas la dernière fois), ma sclérose en plaques m’avait envoyé ses signaux pour me montrer que je n’étais pas sur le chemin qui me convenait. Il me restait à trouver ce que je souhaitais faire !
Cet article a 3 commentaires
Ce genre de situation que nous pouvons avoir du mal à digérer sur le moment présent mais qui par la suite prennent un réel sens… Si nous manquons d’être à l’écoute de nous même, nombreux signaux viendront nous le rappeler 🙂
Oh oui ! Mais l’écoute de soi vient une fois la connaissance de soi acquise. Il faut d’abord prendre le temps de cheminer pour apprendre à se connaitre.
Je suis entièrement d’accord avec toi !