Chapitre 9 – Premier déclic face à la sclérose en plaques

Chapitre 9 - Premier déclic face à la sclérose en plaques

Dans le chapitre précédent

Dans le chapitre 8, j’étais en plein état de Choc suite au diagnostic de ma sclérose en plaques. Ne sachant pas comment réagir, je glissais lentement dans une position de victime, celle-ci me permettant de capter l’attention de tout le monde et, inconsciemment, de pouvoir être prise en charge.

Face à la sclérose en plaques : un statut de Victime confortable

Ce statut de Victime avait, au départ, quelque chose de confortable. J’étais choyée et, au moins, cela repoussait la problématique de mon futur professionnel. En effet, ces quelques jours de stage m’avaient fait prendre conscience que le milieu professionnel dans lequel je m’étais jetée à corps et âme allait être très difficile. La compétition était rude, parler trois langues couramment était banalisé, la plupart des postulants étaient Docteurs en droit et seul le réseau que vous pouviez vous créer vous permettait de trouver un poste.

Toujours en état de Choc, je n’arrivais donc pas vraiment à prendre de décision sur ce que j’allais désormais faire. Je restais vague lorsque mon superviseur m’appelait, évitant d’avoir à lui indiquer ma date de retour. Au fur et à mesure, ses appels s’espaçaient et je sentais bien que cette porte risquait de se fermer à tout moment. Mais je ne pouvais pas réagir.

Mes proches, prenant davantage conscience de l’impact que pouvait avoir la sclérose en plaques dans ma vie, se concertaient sur ce qu’allait pouvoir être mon avenir. Peu à peu, je me rendais compte, qu’avec ce statut de Victime, les relations avec mon entourage devenaient de plus en plus infantilisantes. Tout le monde voulait prendre soin de moi, les conseils ou les injections sur la manière dont je devais désormais mener ma vie m’arrivaient de toute part.

Alors que j’étais supposée entrer dans ma vie d’adulte, je me retrouvais propulsée dix années en arrière. Et cela m’allait … Je me sentais tellement importante !

Le déclic

Cela sonna comme un électrochoc. Un matin, alors que je lézardais devant la télé, je tombais sur un documentaire sur la Cour Pénale Internationale, institution centrale de mes études à l’occasion de mon diplôme en Angleterre. Cela commença à me remuer, le reportage durait deux heures et je n’arrivais pas à m’en détacher.

C’était comme si je me réveillais. Je me remémorais mes cours, l’embrasement que j’avais pour l’idée d’une carrière dans ce domaine, même si elle relevait plus de l’imaginaire que de la réalité.

Mes parents, ignorant ce qui était en train de se passer, restaient centrés sur leur idée de me trouver un poste plus « adapté » à ma sclérose en plaques.

Le véritable déclic pour m’en sortir fut finalement lorsque ma mère me soumit son idée qu’il me faudrait certainement renoncer à travailler dans un domaine aussi difficile. Le fait de vivre dans des pays qui ne me permettraient pas de me traiter en cas de poussées ne pouvait désormais plus être considéré et, selon elle, il fallait que je commence à regarder pour un travail plus en phase avec ma nouvelle condition.

Tout doit reprendre comme avant

Un mouvement de rébellion se fit alors en moi. Finalement, ce statut de victime n’était plus aussi confortable et j’en découvrais pour la première fois ses limites. Il m’empêchait de faire ce que je voulais, me refusait ma vie à l’étranger et mes voyages.

Je décidais alors qu’il était temps que les choses redeviennent comme avant. Mon corps fonctionnait de nouveau, grâce à la cortisone (malgré ses effets secondaires). Je pouvais donc retourner finir ce stage et ne pas laisser s’échapper cette opportunité.

Il était hors de question que je me laisse abattre par cette maladie. J’allais être plus forte que la sclérose en plaques et tout continuerait comme si elle n’avait jamais existé ! La première étape, à savoir le Choc, se terminait ici. 

La phase de Déni commençait …  

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