Chapitre 1 | Quelles sont les phases d’acceptation de la maladie auto-immune ?

Chapitre 1 | Les phases d'acceptations de la maladie

« La maladie est l’effort que fait la Nature pour guérir l’homme. Car elle renferme l’or véritable qu’il n’a trouvé nulle part ailleurs. »

Carl G. Jung

L'arrivée d'un tsunami

L’annonce d’une maladie est un véritable tsunami, un séisme intérieur. Nous prenons soudainement conscience de notre condition de “mortel”. De nos limites physiques et émotionnelles. Dans un monde où l’homme cherche à tout prix à asseoir son ascendant sur les autres espèces, la nature, la planète, l’Espace . Il est difficile en un clin d’oeil de se retrouver, d’un seul coup, face à cette réalité.

Pourtant, nous pouvons aussi choisir de la voir comme un message. Comme si nous avions trop lutté contre nous-même, comme si nous nous étions écarté de la personne que nous sommes réellement. Peut-être avons-nous déjà eu différents messages de notre corps au préalable, quelques alertes, quelques symptômes…

L’annonce du diagnostic entraîne un véritable Choc. Et s’ensuit alors différentes phases d’acceptation de la maladie. Comme pour un processus de deuil, nous traversons plusieurs étapes.

Les différentes phases d'acceptation de la maladie

Comme dans un processus de deuil, suite à l’annonce d’un diagnostic, nous passerons par plusieurs phases d’acceptation de la maladie. Et ce sont sensiblement les mêmes pour tout le monde. La seule chose qui changera sera le temps que chaque personne passera dans chacune d’entre elles.

Le Choc

Le Choc est la première étape suite à l’annonce d’une maladie. Notre cerveau reptilien, c’est à dire notre cerveau ancestral, celui en charge de notre survie, s’active. Et, pour préserver notre psyché de cette terrible annonce, il fait barrage. Dans sa représentation, il cherche avant tout à faire en sorte que nous ne soyons pas noyés par les émotions. Donc prêts à nous battre tout de suite.

A travers cet état de choc, se met donc en place un mécanisme de défense de notre esprit. Le malheur qui nous frappe arrive souvent de manière brutale et inattendue. Et notre cerveau conscient n’est pas en mesure d’assimiler l’information.

Le Déni

Puis vient le Déni. Un peu comme le Choc, notre cerveau se refuse à aller intégrer une telle annonce. Notre psyché est en danger, donc il semble préférable de continuer à faire barrage.

Nous nous remettons à vivre notre vie (presque) comme si de rien était. Nous reprenons nos activités. C’est souvent pendant cette période que nos proches sont perplexes suite à notre attitude. Il n’y a pas de culpabilité à avoir, cette période est normale. Quelque part, vous vous préparez pour la suite des différentes phases d’acceptation de la maladie. Votre psyché digère l’annonce et se reforme en conséquence.

D’ailleurs, il y a souvent deux types de réactions pendant la période de déni :

  • On va beaucoup parler de la maladie autour de nous, sans réelles émotions. Les émotions viendront plus tard. Mais c’est une manière d’évacuer la tension que l’on a en nous. Une manière de rendre peut-être l’annonce plus réelle.
  • On ne va pas oser en parler du tout. Nous aurons peur de faire de la peine à notre entourage. Nous pouvons même nous sentir un peu coupable de leur faire vivre une telle épreuve. Donc nous gardons pour nous cette terrible annonce. Et, inconsciemment, c’est nous-même que nous protégeons.

La Colère

Vient ensuite la Colère. Cette émotion si mal-aimée !

Nous sommes alors face à deux problématiques :

  • en premier lieu, nous venons peut-être d’une famille, milieu, environnement où la colère est mal vue. Ou peut-être ne sommes-nous pas à l’aise avec cette émotion, car “les personnes en colère sont les personnes méchantes”. Donc ce n’est pas une émotion qu’il est facile d’exprimer. Mais surtout de ressentir. Alors, on peut rester bloqué(e) avec. Cela se traduira par des sautes d’humeur, une irritabilité … Et cela ira même jusqu’au maux physiques : insomnies, anxiété, aigreurs d’estomac, maux de tête …
  • et, quand bien même, on parviendrait à se mettre en colère… Contre qui la diriger ? Notre “ennemi” est invisible ! Donc qu’est-ce qu’on fait de cette colère qui nous ronge ?

En séance de thérapie, j’accompagne beaucoup de personnes à se donner le droit d’être en colère. Car c’est tout un chemin que de reconnaître cette émotion et de l’exprimer. Sans forcément que cela passe par de grands cris. Juste reconnaitre qu’elle est là en se reconnectant à son corps. Et en la digérant peu à peu pour apaiser la marmite émotionnelle bouillonnante.

La Tristesse

La Tristesse arrive lorsque l’annonce de la maladie est intégrée au niveau du cerveau. Du temps a passé depuis le diagnostic. Et notre psyché est prête à accueillir l’information. Nous en prenons alors désormais pleinement conscience et cela nous terrasse.

Mais comme la tristesse est aussi très difficile à exprimer, trop douloureuse, nous pouvons rester avec cette émotion bloquée. Il faut aussi prendre en compte que le diagnostic d’une maladie est un traumatisme pour la psyché. Donc il n’est pas évident d’être prêt à exprimer toute cette douleur.

Là aussi de nombreuses manifestations au niveau psychosomatique peuvent apparaître : irritabilité, insomnies, manque de libido, anxiété (pouvant aller jusqu’aux crises d’angoisses), perte d’élan vital, de joie de vivre … C’est souvent un moment décisif et il n’est pas rare de s’arrêter définitivement à cette étape, de ne plus pouvoir sortir de cette tristesse cachée.

Parfois, nous avons besoin d’un regard extérieur pour pouvoir exprimer cette tristesse, d’un accompagnement. Parce que c’est trop lourd à porter, que nous ne voyons pas le bout du tunnel. D’autres fois, nous avons notre propres outils pour traverser cette période. C’est ce que je présente dans cet article.

Mais, plus nous traversons cette période en conscience, moins elle sera douloureuse et donc porteuse d’espoir. Car l’étape d’après, c’est la Reconstruction !

La Reconstruction

Lorsque nous y sommes prêts, nous entrons alors dans la période de Reconstruction. C’est le moment où nous sommes en quête de solutions et de moyens pour nous en sortir.

Quelque part, c’est le moment où nous décidons de redevenir acteur face à notre maladie. Nous avons possiblement un traitement médicamenteux. Les médecins et la recherche font leur travail de leur côté pour faire avancer les choses. Et nous voulons ne pas rester les bras croisés.

Si cette maladie est venue là pour nous dire quelque chose, nous voulons comprendre ce qui se joue pour nous. Comment réapprendre à vivre avec cette nouvelle donnée. Comment nous apaiser… (lire : apaiser le corps en apaisant l’esprit)

C’est prendre le temps de se découvrir, comprendre comment on fonctionne, apprendre à se détendre, apprendre à sortir du stress. Car le stress génère de l’acidité dans le corps et l’acidité est un terrain pour les maladies. Pour cela on peut apprendre à mettre en place différentes stratégies : physiologiques, psychologiques, organisationnelles. C’est aussi apprendre à composer avec les émotions douloureuses pour remettre des émotions plus joyeuses, douces.

En quelque sorte, c’est (ré)apprendre au cerveau à voir le verre à moitié plein.

L’Acceptation

La reconstruction est l’avant dernière des phases d’acceptation de la maladie. Puisque c’est à travers elle que nous pouvons accepter ce qui paraissant inacceptable au départ.

Bien souvent, nous confondons Acceptation avec Résignation. Les personnes que j’accompagne me disent alors “mais jamais je n’accepterai cette maladie”.  Attention, il n’est pas là question de se résigner et de baisser les bras. Cela n’empêche pas de continuer à mettre en place tout ce que nous pouvons pour aller mieux. Mais nous cessons de lutter contre le diagnostic.

En résumé, nous nous apaisons avec le fait que cette maladie soit entrée dans notre vie et nous voyons comment la vivre au mieux. Nous nous apaisons avec le fait que, peut-être, certaines choses ont changé. Nous sommes en paix intérieurement. Et, nous nous réconcilions avec notre corps. Peut-être même que cette maladie nous a appris à prendre conscience de ce corps que nous avons trop longtemps poussé à bout. Peut-être qu’elle nous a forcé à aller regarder des endroits où nous nous oublions. En fait, pour la première fois, peut-être que nous apprenons à prendre soin de nous à tout niveau.

En conclusion, tout cela prend beaucoup de temps. Et je vous invite à lire pourquoi cela prend autant de temps d’aller mieux. Chacune de ces phases d’acceptation de la maladie est nécessaire. Plus vous les traverserez en conscience, en étant accompagné si besoin, plus vous pourrez aller vers de l’apaisement. Voir une atténuation de certains maux physiques et/ou psychologiques.

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Cet article a 2 commentaires

  1. Romain cazé

    écrire fait du bien, c’est la seule façon que j’ai trouvé pour ne pas y laisser trop de plumes. Et sache que tu es lue, curieux de lire les autres chapitres.

    1. Lisa

      Merci beaucoup pour ton retour ! En ce qui me concerne j’ai trouvé beaucoup de moyens pour ne pas y laisser de plumes et écrire pour moi est autant thérapeutique que de pouvoir partager mes outils et donner un message d’espoir. Au plaisir de découvrir ton site 🙂

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